Antonio Ségui est un peintre argentin, né à Cordoba dans une famille de commerçants fortunés. En 1951, il arrive en France pour étudier la peinture et la sculpture. L’année suivante, il se rend en Espagne pour poursuivre ses études. En 1957, il réalise sa première exposition individuelle en Argentine. Puis, en 1958, il voyage à travers l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale, avant de s’installer au Mexique pour étudier la gravure.

En 1961, il revient travailler en Argentine, mais part définitivement pour Paris en 1963. Aujourd’hui, il vit à Arcueil, dans l’ancienne propriété d’Emile Raspail. Au début de sa carrière, Ségui est influencé par des artistes comme Georges Grosz et Otto Dix. Il adopte une figuration expressionniste marquée par l’ironie. Progressivement, sa figuration évolue vers l’absurde, créant un théâtre où l’homme, en mouvement, cherche sa place dans le monde.

Sa vision de la comédie humaine est à la fois ironique, faussement naïve et inquiétante. Son travail devient plus léger, mêlant facétie et humour, tout en abandonnant l’angoisse existentielle. En raison de ses œuvres, il est interdit de séjour par les militaires de la dictature argentine. Il déclarera : « Je n’ai pas cherché à les attaquer directement, mais des gens pas très intelligents pensent que quand vous n’êtes pas avec eux, vous êtes contre eux. »

Chacune de ses œuvres porte des images de la cité, de la nuit et de son pays natal. Comme il le dit : « J’ai réglé mes problèmes avec ma mère, avec Dieu, mais avec Cordoba, non ! » La ville, figée dans ses souvenirs, réapparaît dans ses rêves. Utilisant fusain, pastel, crayon ou plume, il crée un monde coloré et graphique, inspiré de l’univers de la bande dessinée.